Tant pis, je continue !

"A propos de ravitaillement, pas facile de nourrir une famille parisienne ! La queue chez les commerçants quand on annonçait une arrivée de quelque chose : oeufs, lait, pommes de terre... La morgue de certains commerçants. Les heures d'attente. Heureusement mes parents avaient alors une bonne, ce qui permettait de faire la queue... sans les trois ou quatre enfants !

Et puis mon père, homme prévoyant, avait acheté, au moment de la déclaration de guerre, un sac de cinquante kilos de riz, ce qui fut bien utile (et même à la concierge, qui venait aider, et repartait avec sa dîme subreptice). il fallait être inventif. J'ai entendu parler de poussins éclos dans la cuisine rue de Rome, et sans doute exportés à la campagne pour les faire grandir. Encore qu'il y avait une femme, enviée, qui promenait une poule en laisse au parc Monceau. Il y avait un grand trafic en provenance de Normandie (mes parents avaient des métayers aux Boscherons).  Mais ce n'était pas sans danger. Mon père, cette fois, avait,pris le train, et revenait avec une valise de pommes de terre. A la gare Saint-Lazare, contrôle allemand. Panique ! Ce n'était pas vraiment autorisé - marché noir - Et la question de l'allemand : "Pas de dynamite ?" Non, du coup, pas de problème.

Il y avait aussi des séjours à la campagne, chez nos amies des Baux Sainte Croix. Un jour, Manou - et ses quatre enfants - repartirent à Paris dans un camion qui, par bonheur, faisait la route. Hélas, il creva huit ou neuf fois ; il fallut réparer huit fois - et, à la neuvième, il n'y avait plus rien à faire, et nous nous retrouvâmes sur le trottoir dans Paris ou en banlieue - je sens qu'on va encore me critiquer - mais loin du domicile. Chose extraordinaire et qui mérite d'être relatée, un conducteur d'autobus, qui retournait au dépôt, voyant notre détresse, s'écarta de saroute et nous ramena rue de Rome ! "

A suivre et à critiquer

A part ça la santé : pas d'amélioration, pas de détérioration. C'est comme ça. Mais, du côté de mon aidant, ce n'est guère brillant. Heureusement, il a ses tâches : mettre la bande au bras (en mesurant l'enflure et la désenflure), et, ce matin : soupe et pommes cuites à préparer. et moi ? Rien ! Si, je trie les photos, j'essaie de ranger un peu.

Et on retrouve des merveilles :

Il manque la signature, mais c'était Isabelle, qui, d'ailleurs, avait fabriqué elle-même le papier !

A propos, elle connaît la nouvelle ministre, qu'elle a même photographiée à Toulouse, avec Jack Lang, lors de son épisode IUFM.